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00036462



 

Université de PARIS VIII

U.F.R. de Psychologie

 

MEMOIRE  DE  D.E.S.S.

Etude de psychologie Clinique et Pathologique.

 

 

« Qui est là! »

Comment  et

pourquoi

les enfants sont

abusés ?

 

 

 

Présenté par : Patricia MARCHANDIAUX / VIGNAUD

                       N° d’étudiante : 49 873

                       Soutenance : Juillet 1998

Séminaire dirigé par : Monsieur le Professeur Pierre ANGEL.


SOMMAIRE

I.     Avant -propos------------------------------------------------------------------ p ..4

II.   INTRODUCTION------------------------------------------------------------------ p ..6

III.ELABORATION THEORIQUE------------------------------------------------ p ..8
1. Fondements de l’abus sexuel----------------------------------- P...9
2. Les deux formes de violence------------------------------------ P.13
3. l’intériorisation de la loi---------------------------------------- P.14
4. sur Le lieu du stage----------------------------------------------------- p.15
5. signalement------------------------------------------------------------------ p.16

IV.RECITS CLINIQUES-------------------------------------------------------------- P.18
1.
Audrey---------------------------------------------------------------------------- P.18
2. Diane-------------------------------------------------------------------------------- P. 21
3.
Ludivine-------------------------------------------------------------------------- P. 25

V.  Interprétations et commentaires---------------------------- P.29
1. Un fonctionnement familial particulier
------------ P.34
2. cARACTERISTIQUES DE LA RELATION--------------------------- P.40

VI.Réflexions sur la prise en charge thérapeutique---- P.46
1.
relais et thérapie-------------------------------------------------------- P.49
2.
ThERAPIE DE L’EMPRISE-------------------------------------------------- P.52

VII.Conclusion--------------------------------------------------------------------- P.55

VIII.POST FACe------------------------------------------------------------------------ P.57

IX.Bibliographie------------------------------------------------------------------- P.58

X.  ANNEXES------------------------------------------------------------------------------ P.61

 

I.    Avant -propos.

Le domaine qui nous préoccupe, « Comment et pourquoi les enfants sont abusés? » appartient au quotidien, et illustre bien l’immense difficulté à différencier le normal du pathologique. C’est ce que nous pouvons appeler « le coup de folie de l’homme normal » Ce sont les faits divers qui illustrent et ponctuent en général ce genre de situation « Marié, père de famille, parfois honorablement connu dans son quartier qui a violé une jeune fille,.etc ». Les abus sexuels constituent invariablement un aspect particulièrement douloureux dans le domaine de la maltraitance à l’encontre des enfants et des adolescents. Peu importe si l’acte se passe dans la famille ou en dehors, à chaque fois l’agression atteint l’innocence de la société.

Devant la discordance existante entre l’acte réalisé et le statut social de son auteur, il faut expliquer. Trois exemples serviront à illustrer la démarche clinique. La tentative de démontrer l’impact déstructurant sur la personne qu’est l’enfant, futur adulte, est la ligne directrice de ce mémoire.

Après avoir parcouru une littérature très abondante sur le sujet, nous reprendrons dans ce mémoire certaines lignes directrices, portant essentiellement  sur des approches  théoriques et techniques. A la question   «  qu’en disent les différents auteurs? » je souhaite mettre en avant un nouvel éclairage, ce qui n’est pas une tâche aisée, les consensus établis étant bien ancrés. Effectivement, ce sont toujours les mêmes considérations que l’on retrouve parmi les différents écrits. On louvoie avec ces enfants, parce que c’est extrêmement difficile, soit dans le concept de l’« impensable », soit dans la « minimisation » de ce qu’ils ont pu vivre et la banalisation semble difficilement acceptable. Ce qui m’intéresse, c’est comment sortir l’enfant abusé de sa position de victime.

 

Comment faire pour prendre en charge ces enfants d’abord, ces adolescents et ces adultes ensuite qui auront des séquelles? Que les aspects traumatiques de l’abus soient gommés, du moins partiellement gommés, il en reste toujours une trace. Comment modifier cet état de fait, que les victimes se mettent dans une position basse, celle qu’on leur a assignée au départ? Que la personne abusée sexuellement se retrouve dans une place de sujet égalitaire et qu’elles puissent accéder à leur désir, et à leur jouissance de vivre dans un monde, le moins violent possible?

 

Dans le cadre d’un mémoire, nous devons aller à l’essentiel et faire preuve de synthèse, ce qui m’a semblé une tâche difficile tant le domaine est vaste, et existe depuis fort longtemps. A ce propos nous pouvons nommer la réflexion de Claude Levi-Strauss[1] qui dans les Structures élémentaires de la parenté, estime que « la prohibition de l’inceste représente l’élément fondateur de toute société : il constitue l’acte de naissance du groupe humain et marque le passage de la nature à la culture, de la bestialité à l’humanité. »

 

 

²²²²


 II. INTRODUCTION.

 

Après une agression sexuelle, l’enfant abusé arrivé à l’âge adulte se demande toujours quelle erreur elle a bien pu commettre. La question se pose toujours pour la personne agressée, et souvent avec une forte dose de culpabilité de « qu’est-ce que j’ai fait pour que ça m’arrive à moi? » C’est une véritable question, à condition de pouvoir se la poser sans culpabilité. Il est vrai qu’il est nécessaire de comprendre ce qui, chez soi, peut avoir provoqué l’émergence d’un acte violent chez l’autre. Sinon on en reste à l’idée que c’est entièrement la faute de l’autre et on n’avance pas quant à la détermination de sa responsabilité. La médiatisation, la désignation publique et explicite des coupables ainsi que la reconnaissance du statut de victime ont favorisé la levée des inhibitions.

 

Nous pouvons observer que les chiffres, selon l’ODAS[2], ne cessent d’augmenter parce qu’on ose en parler. L’augmentation des cas de violence sur les mineurs s’expliquerait en grande partie par l’accroissement des pathologies mentales (alcoolisme, névrose, psychopathie) liées à un contexte social de plus en plus angoissant. Face à la précarité, au chômage, au sentiment d’exclusion, les adultes désorientés se défouleraient et se vengeraient sur plus faible qu’eux, les enfants. Mais les abus seraient également repérables dans des familles non dépourvues matériellement, et le phénomène examiné dans sa globalité actuelle semblerait surtout être l’indice d’une déshumanisation préoccupante des liens entre les individus et d’une perte des repères symboliques.

 

Dans le présent travail, je ne retiendrai que deux formes distinctes de la violence en famille qui ne sont pas un phénomène indiscriminé ou multiforme. Ces faits sont tout à fait explicites. Mais l’intérêt premier de ce mémoire est de dégager l’enfant abusé de sa position de victime, de façon à ce qu’il puisse avoir la « tête hors de l’eau ». C’est à dire qu’il n’y ait pas répétition de traumatismes du même ordre, et qu’il ne s’inscrive pas dans la culpabilité de ce qu’il a subi. En reprenant les considérations théoriques de certains auteurs ayant traité de la question, nous cheminerons vers ce postulat:

dégager l’enfant abusé de sa position de victime.

 

Ces enfants là, une fois adultes, ne se sortent pas de cet aspect là, « du regard que l’on peut poser sur eux en tant que victimes » dans maintes circonstances et c’est ce qui les oblige à changer d’identité constamment, comme les personnalités multiples.

Pour enrayer le fléau , un effort national serait judicieux, dans l’augmentation à la création de poste de juge pour enfants, de poste de tuteur attaché à défendre les droits des enfants dans chaque affaire de façon quasi systématique et, de poste de psychologues attachés auprès du tribunal, dans des associations pouvant prendre en charge le suivi thérapeutique à long terme des enfants victimes.

 

²²²²

RESUME

 

A travers ce mémoire, j’ai tenté de dégager certaines idées qui me semblaient fortes, entre autres celle de sortir l’enfant de sa position de victime des suites traumatiques d’un abus sexuel.  Acte d’autorité, emprise sont à la base d’un abus sexuel. Le degré de souffrance est exprimé de manière différente selon chacun mais il m’apparaît essentiel de reprendre le ‘poids’ de certains mots. Effectivement , l’impact n’est pas toujours celui recherché et il peut aller à l’encontre de la signification voulue. Il va de soi qu’il n’y a pas de thérapie spécifique pour ce type de sévices mais l’on peut toutefois prendre en compte diverses initiatives novatrices ainsi que la mise en place de micro structures pour protèger ou prévenir de la maltraitance en général.

 

²²²²

 

mots clés

 

·     Enfant abusé

·     image de soi

·     Inceste

·     Regards

·     Protection, Sécurité

·     Dispositif thérapeutique

 

²²²²

Bibliographie.

 

à      AFIREM. Acte du Congrès de Toulouse, janvier 1990. L’enfance maltraitée. Du silence à la communication. Ed. Karthala, 259 p.

à      BINARD Liliane & CLOUARD Jean-Luc. Le drame de la pédophilie.Etat des lieux Protection des enfants. Paris Albin Michel, 1997, 258 p.

à      BARUDY Jorge, La douleur invisible de l’enfant. Approche éco-systémique de la maltraitance. Paris. Erès, 1997, 242 p.

à      CAMDESSUS Brigitte & KIENER Michel C, L’enfance violentée. Paris. ESF éditeur, Coll. Le monde de la famille, 1993, 175 p.

à      CHALON Simone, L’enfance brisée. Paris, Le Pré aux Clercs, 1988,.275 p.

à      CIRILLO Stefano et Di BLASIO Paula. La famille maltraitance. Paris, ESF éditeur, 1992, 175 p.

à      CRIVILLE A / DESCHAMPS M. / FERNET C. / SITTLER M.F.. L’inceste.Comprendre pour intervenir. Toulouse, Privat, Enfances clinique, 1994, 246 p.

à      DE LANNOY J.D. et FEYEREISEN P. L’inceste. Paris, P.U.F. Que sais-je?, 1992, 128 p.

à      DOLTO Françoise, Chapitre 4 « in » Libido féminine, 1988, Ed. Ergo-Press, Paris, p190- 240.

à      ELKHAIM Mony. Dictionnaire clinique des thérapies familiales systémiques, Sous la direction de Jean-Claude Benoit et Jacques-Antoine Malarewicz. Paris, Ed. ESF,. 1988, 500 p.

à      FERENCZI Sandor, (1934 ). Réflexions sur le traumatisme. « in » : Oeuvres complètes 1927-1933. Tome IV.Traduit par l’équipe du Coq Héron. Paris, Payot, 1982, 139-148 p.

à      FERENCZI Sandor, (1933). Confusion de langue entre les adultes et les enfants. « in » : Oeuvres complètes1927-1933. Tome IV. Traduit par l’équipe du Coq Héron. Paris, Payot, 1982, 125-135 p.

à      FREUD Sigmund, (1905). Trois essais sur la théorie de la sexualité., Traduit par B. Reverchon-Jouve. Paris, Gallimard, Idées 1962, 189 p.

à      FREUD Sigmund, (1908). Les théories sexuelles infantiles « in » La vie sexuelle. Traduit par Denise Berger, Jean Laplanche et collaborateurs. Paris, PUF; 1969, 15-27 p.

à      FREUD Sigmund, (1913). Totem et tabou. Paris, Payot, Petite Bibliothéque, Payot, 186 p.

à      GABEL M., LEBOVICI S., MAZET P.. Maltraitance psychologique. Paris, Ed. Fleurus,1996, 359 p.

à      GRUYER F., SABOURIN P.et FRADIER-NISSE M., La violence impensable. Inceste et maltraitance. Paris, Nathan, 1991,

à      KEMPE H., L’enfant battu et sa famille, Paris, Ed. Fleurus, 1977,

à      LEVI-STRAUSS Claude, (1949). Les structures élémentaires de la parenté, 1971, Paris, La Haye, Mouton, 1967.

à      LOPEZ G., Les violences sexuelles sur les enfants. Paris, PUF, Que sais-je?, 1997, 128 p.

à      MILLER Alice, C’est pour ton bien. Racines de la violences dans l’éducation de l’enfant. Paris, Aubier, 1983, 320 p.

à      MILLER Alice, L’enfant sous terreur. L’ignorance de l’adulte et son prix. Paris, Aubier, 1986, 375 p.

à      NATHAN Tobie, La folie des autres. Paris, Dunod, 1986,

à      NISSE Martine. L’enfance victime, Faire face aux violences. Le guide du parent. Opinions Publiques, Ed. P. Banon, 1997, 159 p.

à      PERRONE Reynaldo & NANNINI Martine. Violence et abus sexuels dans la famille. Une approche systémique et communicationnelle. Ed. ESF, Paris. (1995), 142 p.

à      POURTOIS Jean-Pierre. Blessure d’enfant. La maltraitance: théorie, pratique et intervention. Questions de Personne, Ed. De Boeck Université, 1995, 270 p.

à      QUEFFELEC Yann. Les noces barbares. Ed. Gallimard, Paris, 1985, 312 p.

à      RACAMIER Paul-Claude. L’inceste et l’incestuel. Ed. Du Collège, Paris. 1995. 254 p.

à      SIRONI Françoise. Thèse de Doctorat en Psychologie clinique et psychopathologie.- Psychopathologie de la torture : les victimes et leurs bourreaux. Nature et singularité d’un traumatisme délibrérement induit par l’homme. Paris VIII, 1994, 439 p.

à      STRAUS Pierre & MANCIAUX Michel & Cie Collectif, (1982). L’enfant maltraité. Editions Fleurus Psycho Pédagogie.

à      VIAUX J.L., L’expertise d’enfants victimes d’abus sexuels.  « in » Les enfants victimes d’abus sexuel Sous la direction de M.GABEL, Paris, PUF. Coll. Psychiatrie de l’enfant. p.157

à      WINNICOTT Donald. W. Processus de maturation chez l’enfant. Paris, Payot.1970,

 

Débats/Conférences

 

à      le 3/02/98: Mme Jeanne MARET, psychiatre. Exposé sur le livre de Paul-Claude RACAMIER « L’inceste et l’incestuel » , SSE de Nanterre.

à      le 7/04/98: Yolande GOVINDAMA, ethnologue, psychothérapeute. Conférence 3, organisée par le FIAP, Cycle SFP, AFPS Psychologues scolaires. De l’incestuel à l’inceste : approche inter-culturelle « La représentation de l’enfant dans le fantasme de la mère. »

à      le 12/05/98: Pierre SABOURIN, psychiatre, psychanalyste, traducteur. Conférence 4, organisée par le FIAP, Cycle SFP, AFPS Psychologues scolaires. Douze concepts Férencziens dans le traitement psychanalytique des abus sexuels précoces.

 

Revues

 

à      L’école des parents, Mensuel n°1/97; Janvier 1997.

à      Enfance Majuscule; Bimestriel, Octobre 1992.

à      Synapse N°17, Novembre 1985. Article de R. DIATKINE. Violences envers l’enfant.

à      Info Sanitaire, Guide du signalement d’enfants en danger. Juin 1997 Dossiers Chaligny.

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[1] Claude Levi-Strauss: Structures élémentaires de la parenté, Mouton Payot

[2] ODAS : Observatoire Nationale de l’Action sociale décentralisée. Voir en annexe ‘quelques repéres’ p 62.

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