Université Lumière Lyon 2
Institut de Psychologie
DESS de Psychologie des liens sociaux
et des relations interculturelles
2003 – 2004
Mémoire de recherche
Présenté par Diana ABDALLA
N° d’étudiant : 9825760
Sous la direction du Professeur Mohamed LAHLOU
Table des matières 2
Introduction 4
5
I Cadre théorique 7
I.1. La précarité et l’exclusion sociale, problématiques narcissiques 7
I.1.1. La précarité et la perte des objets sociaux 7
I.1.2. La précarité socio psychique croissante, l’exclusion psychique et sociale 8
I.1.3. L’atteinte des assises narcissiques dans l’exclusion 10
I.2. L’identité et ses stratégies 13
I.2.1. Polysémie du concept d’identité 13
I.2.2. L’acculturation comme traumatisme, rupture avec le milieu d’origine 14
I.2.3. La théorie de l’identité sociale 15
I.2.4. Stratégies identitaires des exclus : changement de groupe d’appartenance et repli identitaire 17
I.3. De la rencontre multiculturelle à l’espace interculturel 20
I.3.1. Quelques conceptualisations de la culture 20
I.3.2. L’approche interculturelle 21
I.3.3. La communication interculturelle 24
I.3.4. Difficultés face à l’à l’altérité dans la rencontre 25
I.4. Problématique et hypothèses 27
II Partie méthodologique 27
II.1. Terrain d’étude: La péniche accueil – le Balajo – 27
Présentation de l’institution 28
Historique 28
Cadre institutionnel 28
Personnel 28
Population rencontrée dans la péniche accueil 30
II.2. Méthode d’étude 31
II.3. Techniques d’investigation 32
II.4. Echantillon 33
1er cas, éléments d’anamnèse 34
2ème cas, éléments d’anamnèse 36
3ème cas, éléments d’anamnèse 39
II.5. Modèle d’analyse 41
II.6. Limites de ma méthode 42
III Partie analyse et résultats 43
III.1. Difficultés face à l’altérité 43
La réalité même de la différence. 43
Le sentiment de persécution traduit dans la haine de l’autre 46
Problématiques narcissiques liées à l’exclusion 50
III.2. Les groupes d’appartenance et le repli identitaire 53
Le groupe comme refuge 53
Le repli identitaire 55
Le symbolisme de la Légion étrangère 56
III.3. La médiation et le médiateur, instauration du lien 59
VI. Approche synthétique 63
Conclusion 65
Bibliographie 67
La question de l’exclusion et les multiples formes de souffrance psychique qu’elle suscite et/ou réactive, me semble être au cœur de l’intérêt contemporain pour la psychologie interculturelle.
Dans une société libérale, les constats de la précarisation, de l’exclusion et des difficultés rencontrées au contact des cultures, apparaissent omniprésents. On les rencontre dans tous les milieux et de nombreux chercheurs s’y sont récemment intéressés. L’exclusion s’inscrit dans un contexte sociétal en crise où les fondements même de l'organisation sociale ne peuvent donner une place à chacun.
La question d’une interculturation possible dans un milieu d’« exclus » m’a donc fortement intéressée, quand je me suis lancée dans un terrain de stage touchant une population souffrant d’une grande précarité et d’exclusion sociale, venant d’horizons très différents. Cette recherche sera donc étayée par mon expérience de psychologue stagiaire et animatrice d’un atelier de dessin/collage/peinture au sein de la Péniche Balajo – centre d’accueil de jour pour personnes en grande précarité.
Se retrouvent sur un bateau amarré au quai du Rhône des étrangers exilés sous l’effet de la violence politique et/ou économique, des chômeurs de longue date, des jeunes en errance, des ressortissants de l’hôpital psychiatrique, des sujets en prise de la toxicomanie ; tant d’individus uniques, partageant ou non des appartenances et des conduites.
Il s’agit d’un terrain accueillant une population multiculturelle qui partage le stigmate de l’exclu. Le psychologue au contact de cette population ne peut exercer sa pratique sans tenir compte de ce contexte socioculturel. Lorsque celui-ci change, le psychologue doit s’adapter. En l'occurrence, le contexte est celui du contact de cultures différentes dans un milieu de précarité et d’exclusion.
J’ai dû tenir compte de problématiques individuelles et groupales très diverses en raison de l’hétérogénéité de la population avec laquelle j’étais en contact. En conséquence, l’approche que j’ai privilégié pour être psychologue stagiaire au contact d’une population composite et souffrante a été l’approche clinique interculturelle. Cette approche m’a permis de prendre en considération l’environnement sociétal, économique et politique, les enjeux culturels, tout en exerçant une écoute clinique qui tient compte de la souffrance intra-psychique du sujet.
Au sein de cette institution, je devais exercer une fonction de psychologue stagiaire mais aussi de chercheuse. La question de la population à laquelle je devais m’intéresser d’avantage pour cette recherche s’est rapidement posée.
Il m’est apparu plus important de privilégier l’analyse du sujet souffrant qui est accueilli dans l’institution, même s’il est vrai que l’on peut percevoir le « burn out » des salariés de l’institution qui se trouvent pris dans le fantasme institutionnel de « l’autre mauvais et dangereux ». Le manque d’approche psychologique des bénévoles qui composent une grande partie des représentants de cette institution est aussi perceptible, ce qui pose souvent des difficultés pour la mis en place d’un lien avec cette population souffrante.
Au contact de ces individus en crise chronique, plusieurs interrogations se sont soulevées :
- Ne faut-il pas préserver la culture de chacun pour préserver sa structuration psychique, surtout quand un sujet se trouve dans une impasse personnelle face à une difficulté de la société ?
- Comment ces sujets venant d’univers si différents peuvent-ils interagir dans un espace commun ?
- Est-ce que le fait de se retrouver dans une situation de grande précarité peut-il rapprocher des individus venant de cultures très diverses ?
- Un lieu d’accueil peut-il servir de lieu de médiation ?
- Y a-t-il un espace interculturel possible quand l’identité est rendue vulnérable par la grande précarité et l’exclusion ?
Ce travail s’articulera autour de trois questions qui constitueront les trois axes de ce mémoire.
Premièrement sous un angle théorique il s’agira d’apporter des éclaircissements à ces deux questions : Comment l’exclusion sociale porte atteinte aux bases identitaires d’un sujet ? Dans quelle mesure la rencontre interculturelle peut-elle exister quand le sujet vit dans la grande précarité et l’exclusion?
Deuxièmement nous expliciterons la méthodologie de cette recherche.
Troisièmement, sur le terrain, nous nous intéresserons à ce questionnement : Le repli identitaire, l’atteinte des assises narcissiques lié au vécu d’exclusion et à la situation de grande précarité, empêcheraient-ils l’accès à l’interculturel dans la rencontre ? Puis en analysant la médiation utilisée sur le terrain, cette question sera abordée: Comment ajouter de l’altérité à son identité quand l’environnement est menaçant, défavorable, précaire à l’extrême?
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