Université de Paris 7 Denis Diderot

U.F.R de Sciences humaines cliniques



Ineffable conflit psychique

&

parole du corps



Mémoire de DESS de psychologie clinique et

Psychopathologique



Directeur de mémoire Co-léctrice

M. VILLA François Mme BAUDIN Marianne




Présenté par El KARMOUNI Badr-David

N° étudiant : 165302



Année : 2003-2004

On peut croire que la clinique donne l’occasion, entre autres, sur les lieux de stages ou dans le milieu professionnel, de vérifier un certain savoir acquis sur les bancs de l’université ou dans les livres. On espère pouvoir décrypter ce que les théoriciens et les conférenciers veulent transmettre de leur expérience à de jeunes praticiens. Cela ne va pas de soi.

Si les notions théoriques et les concepts fondamentaux peuvent être sus par les étudiants désireux de passer les sessions d’examens avec succès, cela ne peut leur servir que pour atteindre cet objectif car, une fois confrontées à la clinique, leurs connaissances semblent éloignées de ce qu’ils observent. La clinique n’illustre pas de manière claire, de prime abord, les pensées issues de la pratique des théoriciens.

L’exercice de l’entretien individuel illustre cela. Il est un champ de bataille dans lequel on croit pouvoir « gagner » la partie en s’armant de notions psychopathologiques connues par cœur et l’on se retrouve confronté à un inconnu qu’on a du mal à « ranger dans un tiroir » correspondant à un tableau nosographique bien délimité et bien rassurant. On s’attend à ce que le sujet mette en scène sa paranoïa comme SCHREBER ou qu’il fasse montre d’un trait hystérique tellement évident que le diagnostic et la position thérapeutique seraient aisés puisqu’on a appris ses leçons, on a lu et on pense savoir.

Pour ma part, bien que plongé dans le monde professionnel depuis trois ans en tant qu’art thérapeute, je ne peux rendre compte d’aucune certitude. Les notions et les concepts étudiés à l’université sont des outils qui peuvent servir à explorer une piste sur laquelle on se trouve en fonction d’un certain nombre d’éléments comme le cadre et l’objet de l’intervention, le discours du sujet et les circonstances dans lesquelles on est amené à le rencontrer, mais ils ne peuvent être, en aucun cas, mis au devant de la scène clinique comme un bouclier qui nous protégerait du contact avec la réalité psychique de l’autre. Le cas unique qu’il représente amène à ce que l’on se détache de tout préliminaire théorique pour offrir une page blanche sur laquelle il peut écrire ses mots, dans la langue de ses propres ressentis. Peut-être que le désir d’écoute, la vigilance quant au cadre et la disposition à accueillir l’autre demeurent les seuls préalables que l’apprenti que je suis peut se remémorer avant chaque entrée en séance.

Le stage que j’effectue cette année me permet de suivre une personne dont le diagnostique / étiquette est : « délire de persécution et tendance paranoïaque » avec une atteinte physique grave, la sclérose en plaques. J’ai été séduit par la clarté du diagnostique et me suis empressé de réviser mes leçons : paranoïa, délires de persécution… mais, au fur et à mesure des entretiens et des différentes actions que je menais auprès de M. M., le développement du présent mémoire a subi des modifications majeures. Conçu pour être un compte rendu d’expérience clinique auprès d’un sujet atteint de sclérose en plaques avec apparition de troubles psychiques, il a pour objet également de décrire comment j’ai abandonné la tendance à me dissimuler derrière la théorie.

Ainsi, sur la plan clinique, des interrogations se sont imposées : en quoi la maladie physique peut-elle être la marque d’un conflit psychique ? Quels mécanismes sont-ils mis à jour par l’étude d’une telle réaction ? Peut-on parler d’une prédisposition, d’une structure « latente » qui se manifeste par le biais d’un agent catalyseur telle que la réactivation d’un conflit psychique antérieur ? Enfin, la question principale demeure : comment le corps peut-il prendre le relais de la psyché en échec ?

Les éléments de réponse contenus dans cet écrit sont donc issus d’une étude clinique qui tente d’articuler théories et observation mais elle a aussi pour objectif de montrer combien il est utile pour le clinicien en situation de s’éloigner du savoir qu’il croit détenir à travers les livres pour se laisser porter par la clinique, seule véritable école enseignant un savoir en constante évolution.




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