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Université Paris 7 Denis-Diderot

UFR Sciences Humaines et Cliniques


Le gentil petit qui ne voulait pas devenir un grand méchant loup




Le parcours d’un jeune garçon vers l’adolescence à travers le prisme du psychodrame


Mémoire de DESS

Ira Lampiri


Sous la direction de Didier Lauru

Co-jury : Jean Gortais

Année Universitaire 2003-2004


Remerciements…


J’éprouve le besoin de remercier les gens qui m’on soutenu dans mon effort de mener à bien ce travail.

En premier, mon professeur Didier Lauru qui m’a poussé à écrire et a cru en mes capacités.

Le professeur Jean Gortais pour avoir accepté d’être co-jury lors de la soutenance de ce mémoire.

L’équipe du C.M.P.P. qui m’a accueillie et encouragée dans mes débuts difficiles.

Et plus particulièrement, Alexandre Morel, responsable du psychodrame, mais aussi toute l’équipe du psychodrame pour m’avoir confié un rôle de cothérapeute et avoir enduré avec patience et compréhension mon manque d’expérience dans le domaine du psychodrame.

Carine Morin pour la lecture du présent texte et ses précieuses corrections, ainsi que ma chère amie Myrto Arapinis qui m’a aidée sur le français et m’a encouragée durant la phase d’écriture.

Mon amie Irène Rari qui m’a souvent supportée quand je sentais les difficultés me décourager, qui fut la première à me parler de la psychanalyse et est toujours disponible pour qu’on « analyse » ce qui nous arrive.

Mon colocataire Kostas Chatzikokolakis, qui était là et a rendu mon passage en France plus facile, et s’est occupé de moi durant cette période angoissante.

Maurice Godelier et Agnès Moreau qui furent les premiers à croire en moi et m’on aidée à venir poursuivre mes études en France.

Et plus que tout, mes parents, sans le soutient desquels, à tous les niveaux, tout cela ne serait tout simplement pas possible.



Ithaque


Quand tu partiras pour Ithaque,
Souhaite que la route soit longue,
Riche d'aventures et d'enseignements.
Ne crains pas les Lestrygons,
Les Cyclopes ou la colère de Poséidon.
Tu ne verras jamais rien de tel sur ta route
Si ta raison reste haute, si ton âme et ton corps
Ne sont touchés que par des émotions choisies.
Tu ne rencontreras pas les Lestrygons,
Les Cyclopes ou Poséidon déchaîné
Si tu ne les portes pas en toi,
Si ton âme ne les dresse pas devant toi.


Souhaite que la route soit longue,
Que nombreux soient les matins d'été
Où tu entreras - avec quel délice,
Avec quelle joie ! - dans des ports inconnus.
Attarde-toi dans les comptoirs phéniciens
Et fais de beaux achats :
Nacres et coraux, ambres et ébènes,
Parfums voluptueux de toutes sortes
Toujours plus de parfums voluptueux.
Rends toi dans de nombreuses villes d'
Egypte
Apprends encore et encore de leurs érudits.


Garde toujours Ithaque dans ton esprit,
C'est vers elle que tu vas.
Mais ne hâte pas ton voyage :
Mieux vaut qu‚il dure beaucoup d'années,
Que tu sois vieux déjà en abordant ton île,
Riche de ce que tu auras gagné sur ta route,
Et sans espoir qu'Ithaque te donne des richesses.
Ithaque t'a donné ce beau voyage
Sans elle, tu n'aurais pas pris la route.
Elle n'a plus rien à te donner.
Même si elle te paraît pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé :
Maintenant que te voilà sage avec tant d'expérience,
Tu auras compris ce que les Ithaques veulent dire.


Constantin Cavafis



Table de Matières

Le gentil petit qui ne voulait pas devenir un grand méchant loup 1

Sous la direction de Didier Lauru 2

Co-jury : Jean Gortais 2

1.Introduction 5

2. Description du lieu de stage 8

3. Le Psychodrame Psychanalytique 10

3.1. Les origines 10

3.1.1Moreno 10

3.1.2. Les analystes français 11

3.2. La pratique du Psychodrame Individuel de Groupe 11

4. Description du cas clinique : David 16

5.1. Le début du développement 32

5.2. Les évolutions pendant la période de latence 33

5.2.1« Le deuil du phallus » 35

5.3. La menace de castration 37

5.4. Le stade du miroir et son parallélisme à l’adolescence 39

5.5. La position et le rôle du Surmoi 43

5.6. Les processus d’entrée dans l’Adolescence 46

6.1. La Relation Père - Fils 54

6.2. La relation avec la mère 60

6.3. L’investissement du cadre et le transfert 63

6.4. Le Surmoi 66

6.5. L’angoisse de castration 70

6.6. Les activités sportives 71

6.7. La peur de grandir, la relation avec les filles et la question de l’identité 72

7. Conclusion 75

Bibliographie 79



1.Introduction


Depuis plusieurs années, j’avais envie de connaître le processus du psychodrame et de travailler dessus. Mais, lors de mes études en Grèce, je n’en ai pas eu l’occasion. Ainsi, j’étais très intéressée et heureuse quand on m’a proposé au Centre Médico-Psycho-Pédagogique de participer en tant que cothérapeute à des séances de psychodrame individuel en groupe.


Le début était assez difficile, mon niveau de français ne me permettant pas d’intervenir autant que je le souhaitais, je ne pouvais pas m’exprimer librement et parfois je ne comprenais pas ce qui se disait. Cependant, au fil du temps et avec l’aide de l’équipe, je me suis sentie plus à l’aise et mieux intégrée au sein du groupe. J’ai ainsi mieux investi mon rôle de cothérapeute, étant plus à l’aise lorsque j’étais invitée à jouer une scène par les enfants.


Afin de vous faire part de mon travail de cothérapeute au C.M.P.P. du CE.RE.P., j’ai choisit de vous présenter en particulier le cas de David, un jeune garçon de treize ans que je vois au psychodrame une fois par semaine depuis le mois de novembre. Ce choix est motivé par la problématique particulière qu’illustre ce cas clinique. En effet, David rencontre des difficultés importantes dans son entrée en adolescence, difficultés qui se manifestent à travers ses angoisses récurrentes.


Lors de notre premier contact, j’ai été frappée par sa facilité à jouer et par le plaisir qu’il y trouvait. Mais le plus intéressant a été la soumission à l’autorité parentale qu’il montrait, dont il s’est assez vite échappé et qu’il a remplacé par un surmoi aux allures tyranniques.


A travers les pages qui suivent, je souhaitais approfondir mon questionnement sur la problématique de ce patient et essayer d’éclairer, en m’appuyant sur la théorie psychanalytique, son passage de la période de latence à la puberté. Je souhaite ici m’interroger sur ses difficultés à se séparer de son milieu familial, sur son attachement aux imagos parentales qui soutiennent un Moi fragile, sur son envie d’introjecter la figure paternelle qui s’articule à la reviviscence du complexe d’Œdipe accompagnant les changements corporels de la puberté. Il semble que David questionne des notions fondamentales telles que le bien et le mal et cherche à trouver un positionnement en leur sein, se projetant dans sa future vie d’adulte. La question de la tyrannie d’un Surmoi sévère et d’un Idéal du Moi trop exigeant se pose ; on se demandera comment y articuler la survenue d’une réaction phobique face à l’adolescence et au fait de « grandir ». Il dit après quelques mois de psychodrame « Quand on grandit, on devient un peu plus méchants ».


C’est d’ailleurs en s’appuyant sur cette constatation que va progresser notre analyse, en tenant compte des processus qui ont lieu quant au passage de la latence à l’adolescence, puisque David se trouve entre ces deux phases : il est en train de sortir de la latence et d’entrer dans l’adolescence.

En préambule, je présente le Centre Médico-Psycho-Pédagogique, où j’ai effectué mon stage cette année. Ensuite je proposerai une description du dispositif du psychodrame psychanalytique avec lequel nous travaillons auprès des adolescents au C.M.P.P..


Puis ma réflexion s’articulera en trois parties principales ; chacune de ces parties est introduite par une page écrite en italique, qui évoque ma propre vision du patient dont je m’occupe. Dans ces trois pages, je me suis proposée de me mettre à la place de David, de penser à la manière dont David aurait pu penser avant les séances du psychodrame, en trois temps : avant qu’il commence le psychodrame en novembre ; vers le milieu de l’année ; et à la fin de la séquence que j’ai choisie. Le but de ces pages est d’introduire le lecteur à la problématique de ce patient et de stimuler son intérêt, afin que l’analyse du cas soit vivante et que le lecteur puisse se former une image complète, autant que possible, à travers ces pages. Cette démarche semble de plus introduire les questions qui concernent le fonctionnement du cothérapeute en psychodrame par le jeu d’identification de la prise de rôle et du contre-transfert,


Dans un premier temps je présenterai le cas clinique avec une description détaillée des séances du psychodrame, de novembre à mai, où j’arrête d’analyser le cas. Les scènes du psychodrame sont décrites en entier, telles qu’on a pu les reconstruire en groupe à la fin de chaque séance, étant donné qu’il n y a pas de secrétaire qui prend des notes pendant les séances.

Ensuite je discuterai des aspects théoriques de ce cas en m’appuyant sur la littérature existante dans le domaine. Ma partie théorie progresse à partir d’éléments concernant l’enfance et la latence, pour mener vers l’adolescence et ses commencements. Les thèmes discutés sont la menace de castration, la réactivation de l’Œdipe à l’entrée dans l’adolescence, le rôle du Surmoi et les changements engagés pas la puberté. Ces thèmes sont ceux qui m’ont semblé émerger à travers les scènes que David choisit de jouer pendant sept mois de psychodrame.

La troisième partie consiste en une articulation théorico-clinique, où en m’appuyant sur la théorie déjà développée, j’essaierai de rendre compte de la problématique spécifique du patient. Parmi les thèmes qui apparaissent dans le matériel que David apporte, ce qui se trouve au premier plan m’a semblé concerner la relation avec le père, l’angoisse de castration et le rôle que joue le Surmoi dans le développement de David. Mais on discutera d’ailleurs de la relation avec la mère et du processus de subjectivation à travers les remaniements du corps et des relations interpersonnelles qu’initie la puberté.


Ce cas me semble inscrit dans une problématique névrotique relativement classique. Ce qui m’a particulièrement intéressée est la manière dont le psychodrame la fait apparaître et offre des éléments pour y remédier.


 

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