La blessure d’abandon est une marque d’instabilité affective, qui peut être très difficile à gérer au quotidien. Relations amoureuses bancales, relations amicales fusionnelles ou encore relations familiales conflictuelles, la personne souffrant d’une blessure d’abandon vit dans la peur constante d’être rejetée, délaissée ou « mal aimée ». Mais comment reconnaître cette blessure de l’âme, et quelles actions concrètes mettre en place pour en guérir ?
Qu’est-ce que la blessure d’abandon ? (Définition)
La blessure d’abandon fait partie des cinq blessures de l’âme, mises en lumière originellement par le psychiatre Wilhelm Reich, puis reprises notamment par Lise Bourbeau dans son livre Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même. Ces blessures sont les suivantes :
- La blessure d’abandon ;
- La blessure du rejet ;
- La blessure de la trahison ;
- La blessure de l’humiliation ;
- La blessure de l’injustice.
Tirant ses origines dans l’enfance, la blessure d’abandon peut également être déclenchée un peu plus tard, lorsque se forment les premières relations interpersonnelles. Cette blessure n’apparaît pas uniquement lorsqu’un enfant a été abandonné physiquement, que ce soit à la naissance ou durant son développement. Elle peut aussi avoir lieu lorsque les besoins affectifs de cet enfant n’ont pas été comblés : manque d’amour, manque d’attention de ses parents ou de son entourage, ou encore absence de reconnaissance. Ces éléments sont le terreau d’une croissance émotionnelle saine, et peuvent créer de nombreuses blessures lorsqu’ils manquent à l’appel.
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Comment reconnaître un abandonnique ?
L’abandonnisme est un état psychologique lié à un sentiment d’insécurité constant, créé par des carences émotionnelles. La personne abandonnique souffre d’une peur aiguë et bien souvent irrationnelle d’être abandonnée. Elle va alors adopter des attitudes poussant justement son entourage à s’en éloigner ou à la quitter, se comportant parfois comme une personne toxique. Un abandonnique se caractérise par ce que l’on appelle une « névrose d’abandon », avec des attitudes centrées autour du besoin de reconnaissance, une recherche d’isolement, le rejet des autres ou encore un sentiment de culpabilité.
Les signes pour reconnaître la blessure de l’abandon
La blessure de l’abandon peut être identifiée dès le plus jeune âge, par des signes bien précis, mais également à l’âge adulte.
L’abandonnisme peut être repéré selon différents critères, en fonction du ressenti de la personne. En effet, la blessure d’abandon est un sentiment, et non une pathologie. Au sein d’une même fratrie, un enfant peut développer un sentiment d’abandon mais pas ses frères et sœurs. Afin d’identifier cette blessure de l’abandon, il est important de prendre en compte le curseur émotionnel de l’individu.
Signe n° 1 : La solitude vous angoisse
Si vous souffrez d’une blessure d’abandon, la solitude peut être pour vous un véritable calvaire. L’idée de vous retrouver seul fait résonner en vous un malaise profond lié aux épisodes douloureux de solitude que vous avez vécu étant enfant. Vivre seul devient alors extrêmement compliqué, car vous avez intégré des peurs liées à cette angoisse de l’abandon :
- Vous craignez de ne pas vous en sortir financièrement ;
- Vous êtes en vigilance permanente ;
- Vous avez l’impression qu’un danger peut survenir à n’importe quel moment ;
- Le vide créé par la solitude vous donne le vertige ;
- Vous préférez être mal accompagné que d’être seul, vous retrouvant parfois entouré par les manipulateurs narcissiques ou les PN.
Si ces situations font écho en vous, il est probable que vous ayez vécu un épisode traumatique ou un moment de votre vie douloureux lors duquel la solitude a été un calvaire. Votre cerveau s’est imprégné de cette peur et a intégré le fait que, si vous êtes de nouveau confronté à la solitude, la peur va réapparaître et prendre le dessus.
Le comportement de rejet et l’abandon émotionnel
Vous pouvez à la fois souffrir d’une blessure d’abandon et agir en rejetant certaines personnes de votre entourage ; c’est une des caractéristiques de la blessure d’abandon, dont la dissonance cognitive peut être difficile à gérer. Le fait de rejeter son entourage à un moment précis peut être un comportement marqueur de cette blessure de l’âme.
Rejeter les autres avant d’être rejeté, tel est le credo d’une personne souffrant d’un sentiment d’abandon : elle va agir par prévention, pensant se protéger d’un éventuel rejet. En réalité, cette attitude d’anticipation fait partie de la névrose d’abandon, la personne au vécu abandonnique agissant sous le contrôle de la peur.
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Signe n° 2 : Vous voulez plaire à tout le monde
Vous feriez tout pour vous fondre dans la masse, par peur d’être rejeté. Cette peur de l’abandon vous amène à vivre des situations inconfortables, car vous êtes persuadé que si vous osez montrer votre personnalité, vous allez être confronté à un rejet de la part de votre entourage ou de personnes extérieures.
Vous fondre dans le moule social vous paraît bien moins compliqué que d’assumer pleinement la personne que vous êtes. La frustration que vous pouvez ressentir en portant ainsi un masque vous semble plus supportable comparée à la peine qui vous attendrait si vous étiez rejeté. Cette peur du rejet peut se traduire par différents comportements :
- Vous n’arrivez pas à dire « non » ;
- Vous vous excusez régulièrement ;
- Le conflit vous fait peur ;
- Vous ressentez un besoin de validation constant ;
- Vous souhaitez que tout le monde vous aime.
De ces comportements découle une attitude « d’éponge émotionnelle » : vous êtes extrêmement perméables aux avis extérieurs et vous vous sentez facilement déboussolé par une réflexion, ou encore blessé par une remarque.
Sentiment d’abandon et masque du people-pleaser
People-pleaser est un terme anglais spécifiquement employé pour désigner une personne cherchant impérativement à plaire à tout le monde. Un des traits caractéristiques de ce type de personne est le décalage ressenti entre la petite voix intérieure et les comportements de l’individu. N’ayant jamais le dernier mot et fuyant le conflit comme la peste, la personne qui cherche impérativement à plaire se retrouve souvent privée de ses choix de vie, et coupée de ses propres besoins.
Signe n° 3 : L’approbation des autres vous est cruciale
Le besoin de validation fait partie des signes marqueurs d’une blessure d’abandon. En grandissant avec une blessure de l’abandon, vous avez probablement construit une relation dysfonctionnelle avec vous-même. Faire taire votre voix intérieure pour adopter les pensées de votre entourage, vous efforcer d’exceller dans une discipline pour plaire à vos parents ou encore vous contraindre à adopter des comportements qui ne vous ressemblent pas, autant de marqueurs symboliques d’un besoin de validation.
L’approbation des autres agit comme de la dopamine dans votre cerveau : vous êtes guidé par l’attention et l’acceptation de votre entourage et de vos interlocuteurs. Le fait de les décevoir vous ramène à une peur primaire bien connue dans votre parcours émotionnel : la peur de l’abandon. Vous vous sentez totalement dépendant de la validation extérieure et une critique ou une remarque peuvent vous perturber ou vous faire ressentir de l’angoisse, de la colère ou encore une profonde tristesse.
La réassurance : un besoin dans toutes vos relations
Par peur de faire face à un manque d’amour ou à un rejet de la part de votre mère, de votre conjoint ou même d’un collègue, vous faites tout votre possible pour que votre entourage ait une bonne opinion de vous. Vous êtes constamment en recherche de réassurance auprès des gens que vous aimez et la fusion ne vous effraie pas ; au contraire, elle vous paraît rassurante.
Compter sur l’approbation extérieure vous amène à flouter un peu plus vos limites : si une personne de votre entourage désapprouve votre tenue, votre conjoint ou encore vos choix de vie, vous remettez directement en question ces derniers. L’opinion des autres vous étouffe autant qu’elle vous sert d’oxygène, et vous modifiez vos comportements afin de recevoir le plus souvent possible l’approbation sociale, familiale, amicale ou amoureuse de vos pairs.
Signe n° 4 : Vous avez du mal à faire confiance
L’enfant que vous avez été a peut-être grandi en intégrant le fait que s’attacher à une personne peut provoquer sa perte. Si vous avez été abandonné à plusieurs reprises, par vos parents ou dans vos relations interpersonnelles, vous avez probablement mis en place une mécanique d’autodéfense, en vous protégeant :
- Lier de nouvelles relations est difficile ;
- Vous préférez une solitude inconfortable au risque d’être abandonné ;
- Vous vous méfiez sans cesse ;
- Rencontrer de nouvelles personnes est compliqué ;
- Vous ressentez souvent de la jalouse, parfois maladive ;
Cette difficulté à faire confiance ne s’applique pas seulement aux autres. C’est avant tout envers vous-même que vous avez du mal à accorder votre confiance. En effet, lorsqu’un enfant se retrouve trahi ou abandonné (physiquement ou émotionnellement), il intègre le fait que, s’il a été rejeté, c’est entièrement de sa faute. Par conséquent, vous avez peut-être ce sentiment de ne pas mériter la confiance et l’amour des autres, car vous l’apporter à vous-même vous semble déjà impossible.
La peur de l’abandon dans les relations amoureuses
Les personnes souffrant d’une blessure profonde telle que la blessure d’abandon peuvent facilement tendre vers la dépendance affective. Vous accordez très difficilement votre confiance et avez du mal à vous ouvrir à votre compagnon. De crainte d’être rejeté par votre partenaire, vous mettez en place des stratégies d’évitement lorsqu’un conflit se profile.
Vous pouvez également être amené à provoquer une rupture, de manière même inconsciente, parce que vous pensez ne pas mériter l’amour de votre conjoint. L’absence physique de votre partenaire est une souffrance, et vous pouvez être amené à combler le sentiment de vide et l’impression d’insécurité par des comportements d’excès comme la consommation d’alcool, de la boulimie ou encore en vous mettant en danger physiquement pour vous infliger une punition.
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Signe n° 5 : Vous souffrez de dépendance affective
Si vous avez souffert de carences affectives dans votre parcours de vie, il est possible que vous soyez également victime de dépendance affective. Cette dépendance se traduit par :
- Un attachement à outrance ;
- De l’insécurité chronique ;
- Une jalousie maladive ;
- Des comportements compulsifs ;
- L’incapacité de prendre des décisions seul ;
Et bien sûr : une peur de l’abandon. La dépendance affective peut se transformer en codépendance notamment lorsque les deux partenaires ont vécu une blessure de l’abandon et cherchent à compenser en anticipant tous les besoins de l’autre pour le rendre… dépendant.
L’angoisse d’abandon comme levier d’une relation toxique
La dépendance affective dans le couple peut vous amener à vivre une relation avec un partenaire qui ne comprend pas vos besoins. Vous entrez alors dans une conduite d’évitement ou bien au contraire, vous cherchez son attention à tout prix. La relation dans laquelle vous évoluez peut se transformer en relation toxique et venir réveiller votre blessure originelle d’abandon ; vous mettez en place des stratagèmes pour surveiller votre partenaire, vous le bridez dans ses relations sociales ou encore, vous entrez facilement dans des crises de jalousie.
Signe n° 6 : L’estime de soi, un terme qui ne vous est pas familier
Si vous avez vécu une blessure de l’abandon, votre estime de vous-même a probablement subi de nombreux dommages. En adoptant des comportements qui vous poussent à plaire à tout le monde et dépendre de la validation d’autrui, votre estime personnelle ne s’en trouve que plus affaiblie. L’estime de soi est le jugement que vous portez envers vous-même, la conception de votre propre valeur. La peur de l’abandon, de la critique ou encore du rejet sont autant d’éléments responsables de l’érosion de votre estime.
On la différencie de la confiance en soi, bien que ces deux notions soient souvent liées. Une estime de soi faible induit un manque de confiance en soi : si vous avez une perception de votre personne qui est négative, il est fort probable que vous ayez également du mal à croire en vous.
S’investir pleinement dans les relations pour contrebalancer une faible estime de soi
Croire en les autres à défaut de croire en soi est une porte de sortie rapidement empruntable pour les personnes souffrant d’une faible estime. Il est possible que votre sentiment d’abandon vous pousse à lier des relations fusionnelles avec votre entourage, car vous ne vous sentez pas en mesure de vous faire confiance. Ce choix peut avoir comme conséquence d’étouffer votre entourage et également de remettre entre leur main votre développement personnel : évoluer en investissant toute votre énergie dans les autres est plutôt compromis.
Signe n° 7 : Vous sabotez vos relations
Construire une relation saine sur une blessure d’abandon non guérie est une tâche difficile. Si vous souffrez d’un sentiment d’abandon, il est probable que vous ayez une crainte de l’engagement et cherchiez à quitter avant d’être quitté : autrement dit, vous mettez des bâtons dans les roues de vos relations, de manière consciente ou non, afin de les saboter.
Il est souvent plus facile de mettre fin soi-même à une relation, de peur d’être abandonné. En revanche, ce type de réaction vous empêche d’être heureux en couple ou encore d’être épanoui dans vos relations sociales. Vous avez du mal à équilibrer la balance entre une relation saine et votre besoin de réassurance, de fusion ou encore d’attention venant de l’autre.
Les conséquences sociales du trouble de l’abandon
Une blessure de l’abandon peut vous conduire à porter une armure au quotidien, pour vous prémunir d’un nouvel abandon. Réactions agressives, introversion à l’excès ou encore mensonges et jeux de rôle : tout est bon à prendre pour saboter vos relations. Il est compliqué pour vous de nouer des relations sociales saines et vous êtes dans l’attente de marques d’amour et d’une grande disponibilité de la part de votre entourage. Cette attente peut être perçue comme déstabilisante et même parfois effrayante pour vos proches, qui préfèrent s’éloigner.
Comme vous avez peur d’être abandonné, vous adoptez des comportements problématiques par peur du rejet, ce qui provoque une réaction négative dans votre entourage, qui préfère prendre ses distances. Le résultat est que vous finissez par ressentir encore plus fort votre sentiment d’abandon : le cercle vicieux est installé.
Signe n° 8 : Vous éprouvez une peur de la trahison
La peur de la trahison entre souvent en résonance avec la blessure d’abandon. Être trahi revient pour vous à être abandonné une nouvelle fois. Vous laissez peu de place aux erreurs de votre partenaire, dont vous remettez souvent la bonne foi en question. Votre instabilité émotionnelle agit comme le levier pour dégrader la confiance en votre partenaire.
Votre blessure de l’abandon vous pousse à être dans le contrôle de manière perpétuelle : relâcher la pression pourrait conduire à l’ouverture d’une brèche, qui mettrait en péril votre relation. Le perfectionnisme, l’exigence et le besoin d’avoir raison constamment sont au centre de vos relations interpersonnelles : ces éléments constituent votre système de défense, en réponse à la crainte d’être trahi, venant juste après celle d’être abandonné.
La colère comme réponse à la peur d’être trahi
Aussi, vous pouvez avoir régulièrement l’impression que votre conjoint n’est pas à la hauteur et ainsi, ressentir de la colère face à certains de ses comportements. Vos attentes affectives sont très élevées, et le moindre grain de sable dans le rouage de votre couple ou de vos relations sociales met en exergue cette peur de la trahison.
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Signe 9 : Vous avez du mal à poser vos limites
Poser vos limites ainsi qu’un cadre sain dans vos relations sociales reviendrait, selon vous, à risquer de blesser votre entourage. Cette pensée est liée à votre syndrome de l’abandon, agissant comme le manipulateur de vos besoins. En faisant taire votre voix intérieure, vous pensez pouvoir repousser vos limites et ainsi vous donner l’opportunité de mieux « convenir » aux autres.
C’est en fait le contraire qui se passe : lorsqu’une personne éprouve des difficultés à poser ses limites, elle peut se retrouver confrontée à des comportements tels que la manipulation, le jugement ou encore la culpabilisation.
Comment soigner et guérir d’une blessure d’abandon ?
Pour guérir de cette blessure de l’âme et en finir avec le sentiment d’abandon, voici trois techniques différentes qui peuvent s’associer entre elles : le travail sur soi (sorte de développement personnel), le travail sur les limites et le travail thérapeutique.
Solution n° 1 : Travailler sur soi
Grâce à l’écriture, la pratique d’une activité de relaxation pour agir en profondeur sur votre anxiété ou encore la mise en place d’un environnement sécurisant et rassurant, vous pouvez travailler sur vous afin de soigner votre blessure d’abandon. Nourrir votre estime personnelle, avec du temps et en évitant les jugements, vous fera également beaucoup de bien.
Solution n° 2 : Poser ses limites pour apprendre à se libérer
Poser vos limites, dire non lorsqu’une situation vous déplaît ou encore mettre fin à une relation toxique va vous permettre d’instaurer un cadre de vie plus sain et plus sécurisant pour vous. Intégrer le fait que « plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui » peut s’avérer être un élément déclencheur. En acceptant que vous ne pouvez – et ne devez – pas renoncer à votre bien-être et à vos limites pour plaire aux autres, vous ferez un grand pas vers la guérison de votre blessure d’abandon.
Solution n° 3 : Consulter un professionnel de santé pour se défaire du syndrome de l’abandon
Le fait de travailler en profondeur sur votre blessure d’abandon auprès d’un psychologue ou d’un thérapeute vous aidera à soigner votre blessure de façon pérenne. S’investir dans une thérapie est la clé pour reprendre confiance en vous, et ainsi gagner progressivement en qualité de vie. Reste à choisir la thérapie qui sera le plus adaptée à vos besoins et à vos attentes : TCC, psychodynamique, EMDR ou encore hypnose, les possibilités sont nombreuses pour vous accompagner vers l’apaisement.
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