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Orthorexie : Top 8 des symptômes pour la détecter

Antoine Peytavin et son équipe de psychologues de Psychologue.fr, diplômés et enregistrés au RPPS, rédigent et valident chaque article avec la plus grande rigueur.

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Définie comme l’obsession de manger sain, l’orthorexie est un trouble qui se manifeste principalement dans l’assiette et dans la façon de manger. Pourtant ses conséquences sont nombreuses et parfois dangereuses : comme tout trouble alimentaire, les répercussions pour la santé mentale et physique ne sont pas à prendre à la légère. Alors comment reconnaître l’orthorexie et qui est touché par cette conduite alimentaire obsessionnelle ? Retrouvez toutes les réponses dans cet article.

Comment savoir si on est orthorexique ?

L’orthorexie se manifeste par un régime restrictif, une attention extrême à la composition des aliments et des règles alimentaires strictes. Elle impacte la vie sociale et aggrave l’anxiété. Les personnes peuvent développer une tendance hypocondriaque, connaître une baisse significative de l’estime de soi ainsi qu’une importante perte de poids.

Symptôme n° 1 : un régime alimentaire restrictif

Le premier signe de l’orthorexie est un régime alimentaire restrictif. On considère une alimentation comme restrictive lorsqu’elle exclut catégoriquement certains groupes d’aliments, jugés comme nocifs. Ainsi, la personne orthorexique pourra refuser de manger des aliments “plaisirs”, comme des pâtisseries, même pour les occasions spéciales.

Elle pourra limiter son apport en lipides ou encore, se retrouver à angoisser face à certains repas. C’est souvent le cas lorsqu’elle doit sortir au restaurant avec des amis. Chaque occasion sociale sans strict contrôle sur leur apport alimentaire est source d’anxiété. Quitte à adopter des comportements d’évitement pour fuir la question du “cheat meal”, le fameux repas plaisir des régimes restrictifs.

De fait, ses repas sont souvent répétitifs et peu variés. Il est aussi possible que la personne se mette à compter de manière obsessionnelle les calories, ou les nutriments apportés par les aliments cuisinés. L’assiette n’est plus source de saveurs et de satiété, mais de minéraux, de vitamines, de protéines, de glucides et de lipides. Jusqu’à obtenir le parfait ratio.

Symptôme n° 2 : une vigilance extrême sur la composition des aliments

L’orthorexique recherche la composition d’assiettes (très) saines. Il va donc porter une attention toute particulière sur la composition des aliments. Cela peut avoir de bons côtés puisqu’il va privilégier les circuits courts, les produits locaux et issus d’agriculture biologique, mais cela peut aussi être un véritable calvaire de faire les courses à ses côtés. Chaque aliment avec une étiquette va être scrupuleusement examiné.

Le test de Bratman

Le docteur Steve Bratman est un médecin américain. Ce fut le premier à parler d’orthorexia nervosa en 1997. Il conçoit un test en dix questions pour dépister et mesurer le degré d’orthorexie :

  1. Passez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?
  2. Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l’avance ?
  3. La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle à vos yeux plus importante que le plaisir de le déguster ?
  4. La qualité de votre vie s’est-elle dégradée, alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?
  5. Êtes-vous récemment devenu plus exigeant( e) avec vous-même ?
  6. Votre amour-propre est-il renforcé par votre volonté de manger sain ?
  7. Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments sains ?
  8. Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties et vous éloigne-t-il de votre famille ou de vos amis ?
  9. Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?
  10. Pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez sain ?

Symptôme n° 3 : une vie sociale impactée par l’obsession alimentaire

Ce besoin de contrôle excessif sur son alimentation finit par impacter la vie sociale de la personne orthorexique. Lorsqu’un repas est organisé par un de ses proches, l’individu va jusqu’à amener son propre Tupperware, pour être sûr du contenu de son assiette.

Cette attitude peut s’avérer être blessante pour l’entourage. De plus, pas de place pour la spontanéité avec l’orthorexie : il faut savoir ce que l’on va manger, et quand. Les sorties au restaurant peuvent s’avérer être une véritable épreuve. Les déplacements et les voyages sont également une source d’inquiétude : comment la personne va-t-elle pouvoir continuer à manger “sainement” ?

À la longue, ce besoin de contrôle sur l’assiette peut avoir un effet négatif sur sa vie sociale et isoler la personne orthorexique de ses proches.

Symptôme n° 4 : des règles alimentaires répressives

Le cadre alimentaire de l’orthorexique est strict. S’il n’existe pas de règles universelles, il va généralement :

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  • Éviter tous les aliments transformés, les produits industriels et les additifs alimentaires ;
  • Exclure les sucres raffinés, les édulcorants artificiels voire les produits contenant du gluten ;
  • Limiter strictement l’apport en matières grasses et éviter les graisses saturées ;
  • Ne consommer que des aliments biologiques et non traités par des pesticides ;
  • Se fixer des règles strictes pour les heures de repas et les quantités de nourriture à consommer ;
  • Compter rigoureusement les calories, les vitamines, les minéraux et les macro-nutriments (protéines, glucides, lipides) à chaque repas.

Prise une à une, ces règles sont effectivement excellentes pour l’hygiène de vie. Toutefois, elles deviennent répressives lorsqu’elles perdent toute flexibilité et qu’elles deviennent si restrictives que le quotidien de la personne en est modifié.

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Symptôme n° 5 : une anxiété aggravée

L’anxiété est une réaction naturelle de l’organisme face à une situation perçue comme menaçante, stressante ou dangereuse. Sauf que la personne souffrant d’orthorexie ne sait plus relativiser et estime qu’un repas qui ne colle pas 100 % à ses besoins est une situation menaçante, stressante ou dangereuse.

Si le concept d’orthorexie n’est pas reconnu comme un TCA, l’anxiété généralisée fait partie des troubles anxieux, tout comme les phobies spécifiques. Or, l’orthorexie peut être encouragée par une nosophobie. Pour les cas extrêmes, un repas imprévu peut même déclencher une crise d’angoisse.

Symptôme n° 6 : une tendance hypocondriaque

L’hypocondrie est définie par le DSM-5 comme la crainte excessive d’avoir une maladie, de développer une affection médicale sérieuse et non diagnostiquée. Elle est aujourd’hui souvent classée comme trouble à symptomatologie somatique. Ainsi, l’hypocondriaque comme l’orthorexique ont comme point commun la peur de voir leur santé se détériorer.

Une tendance hypocondriaque pourra ainsi favoriser la mise en place d’un trouble de l’orthorexie, donnant à l’individu l’impression de pouvoir contrôler sa santé.

Symptôme n° 7 : une estime de soi impactée par son assiette

La valeur de la personne orthorexique se situe dans son assiette et est souvent liée à ce qui est reflété par son miroir. La perception de son alimentation va influencer la confiance et l’image de soi d’une personne. L’évaluation de soi est étroitement liée à la capacité de suivre des règles strictes et de maintenir un régime alimentaire « parfaitement sain ».

Lorsque l’individu se sent incapable de se conformer à ses propres normes alimentaires, ou réalise ce qu’il considère comme un écart par rapport à son régime strict, il va vivre un réel échec personnel. Cette défaite dans l’assiette va entraîner une baisse de l’estime de soi, accompagnée de sentiments de honte, de culpabilité et d’auto-dépréciation.

La personne se valorise en fonction de sa capacité à contrôler son régime plutôt que de ses qualités personnelles et de ses accomplissements. Cela peut entraîner une perception déformée de sa propre valeur en tant qu’individu, affectant ainsi l’estime de soi globale.

Symptôme n° 8 : une perte de poids importante

L’un des signes visibles de l’orthorexie est une perte de poids importante, souvent rapide, causée par sa nature restrictive. Les personnes atteintes d’orthorexie se fixent des règles strictes concernant les aliments qu’elles peuvent manger, excluant des groupes entiers d’aliments jugés impurs ou nocifs.

De plus, l’obsession pour une alimentation saine peut, au fil du temps, conduire à une attention excessive portée sur la quantité et la qualité des aliments. La personne en vient à compter ses calories, par exemple. Avec pour résultat, des repas insuffisamment nourrissants et déséquilibrés sur le plan nutritionnel.

C’est un cercle vicieux, puisque l’alimentation saine et la perte de poids sont valorisées par notre société. La personne recevra donc des compliments sur son physique et sur son alimentation, renforçant l’idée que sa valeur en tant qu’être humain est liée à son assiette.

Qui est touché par l’orthorexie ?

De nombreuses études montrent que les femmes seraient plus touchées par les troubles alimentaires. D’après les dernières estimations, 20 % des femmes et 14 % des hommes connaîtront un jour un épisode modéré d’un trouble des conduites alimentaires. Selon une étude interactive du quotidien britannique The Guardian, les femmes auraient également une tendance à se voir plus grosse qu’elles ne le sont réellement, tandis que les hommes se verraient plus minces qu’en réalité.

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Toutefois, ces informations sont à prendre avec précaution. Dans l’imaginaire commun, les hommes sont moins concernés par les troubles alimentaires. Ils sont aussi moins enclins à consulter les professionnels de santé et plus silencieux quant à leur mal-être. En général, les TCA sont donc moins diagnostiqués chez les hommes : ce serait le cas également pour l’orthorexie.

À tout âge, les hommes comme les femmes sont à risque de développer un comportement orthorexique. Certains profils sont plus à risque : les sportifs, les athlètes professionnels, les personnes souffrant de troubles alimentaires, mais aussi ceux dont la nutrition et la diététique sont le métier, ou le futur métier.

L’obsession de manger sain, connue sous le nom d’orthorexie, peut sérieusement affecter la santé mentale et physique, ainsi que la vie sociale d’une personne. Les symptômes incluent un régime restrictif, une anxiété accrue et une estime de soi dépendante de l’alimentation. Même si le trouble semble toucher plus les femmes que les hommes, il est essentiel d’en reconnaître les symptômes : l’orthorexie est dangereuse et peut engendrer des TCA, des troubles anxieux ainsi que des symptômes dépressifs.

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